Tout cela pour vous dire que, j'en ai rien à cirer de la burqa, de la voile ou de tout autre signe tant que cela n'atteint pas ma personne. Hier j'ai discuté avec une collègue et elle me dit:
- Vraiment je me sens agressée aujourd'hui
- Ah bon, j'ai dit l'air étonnée, pourquoi?
- Eh bien, avec toutes ces femmes qui se voilent, ces africaines et leur boubou
- Ah bon???, qu'est ce qu'elles t'ont fait?
- Bin rien, je ne vois pas leur visage alors je ne sais pas ce qu'elles pensent. Pourquoi elles ne s'habillent pas comme nous, nous quand on va chez eux on fait tout comme eux
- Ah bon, toi quand tu vas en afrique tu mets une pagne, un salaka et quand tu vas en algérie tu mets la voile?
- Euh..... bien oui quand même, je les respecte
- Et quelle est la différence avec une femme qui est voilée et une mec tatoué de partout ou un extremiste ou un skineds?
- Je ne vois pas le visage de la femme. Et elles sont tapés par leur mari, elles ne sont pas libre.
J'ai arrêté la discussion, je n'ai pas cherché à aller loin. Stop. Voilà la vraie France ai -je pensé bien bas.
Ce que je veux dire c'est pas vraiment tout ça, j'ai envie de dire que pour s'intégrer il faut du temps. Voilà quelques années que je suis en France maintenant et je peux dire que je suis plus française que je ne le croyais.
Je critique, je juge, je râle, je suis une vraie exception française. Et pourtant je me suis jurée de ne jamais changer, de toujours garder en moi ma malgachitude. Et non... râté
Les trois premières années de mon arrivée ici, j'étais encore une vraie GVT, gasy vao tonga et non gasy vendra-tay... quoique c'est vrai quelque part puisque j'ai fait toutes les bourdes possible jamais connu sur terre : je tartinais du fromage blanc sur mon pain, je lavais une chemise blanche avec une culotte rouge et j'ai éclaté le micro-onde d'une famille parisienne. Chaque jour, j'écoutais de la musique malgache, j'essayais toujours de bouffer à la malgache, d'acheter tout ce qui est art malgache (mon studio était une vraie musée), je parlais fort dans le métro, je bousculais les gens et je disais "oay, azafady...oay pardon mantsy e!". Bref... j'avais encore tout en moi.
Puis entre la troisième année et la cinquième année de ma vie ici commençaient alors ce que j'appelle "la mutation de l'immigrée". Je captais mieux les conversations, je commençais à comprendre le pourquoi du comment de la culture du pays d'accueil et tout le monde ou presque se doute qu'on ne rentrera probablement jamais chez soi un jour. Mais moi j'y croyais encore et dur comme fer bébé. La vérité c'est qu'à l'extérieur de mon corps se voyait mes premières signes de mutations. Je mangeais du fromage à la fin de mon repas, j'ai commencé à apprécier de glander sur les terrasses de bars tout en regardant les passants, je buvais un verre de vin rouge, à chaque conversation j'ai comme une envie pressante de dire "ah non non non non non, je suis sûr sûr sûr de ce que je dis" et je suis devenue individualiste (je me moquais du gars qui a un malaise dans le métro/ au contraire je me souciais du retard que j'aurai au boulot, et je laisse l'état m'occuper de lui, je paye mes impôts non?)
Puis viens la 7ème année où malgré une fin d'étude heureuse, quelques CV qui ont aboutis à un CDD, CDI, alternance, CDI, stage; l'envie de rentrer nous guète mais la tentation de rester presse. Si tu ressens cela c'est soit tu n'as pas réussi ta vie comme tu voulais, soit tu as fais deux gosses et que tu te rends compte que l'éducation des enfants dans un pays capitaliste c'est pas ça, soit ton pays sombre de plus en plus dans la pauvreté et tu te crois être superhéros, soit tes parents ils te manquent grave putain de la merde pourquoi tu es partie tu aurais pu construire ta vie tranquille là-bas, soit t'en a marre d'avoir tout tout de suite, de vivre avec des râleurs, des snobinards , du RER, de la grève et que t'as juste envie d'être avec des vaches, des poules, des chiens qui courent dans la rue, d'aller au bord de la mer quand l'envie te viens...
MAIS malgré ça tu restes parce que finalement tu te sens incapable de vivre avec des cousins, des tantes, des neveux dont tu ne sais plus trop quoi leur dire, il y en a qui ne te connaisent même pas, t'es juste la tata, la cousine, la personne qui habite en france, qui envoie des trucs par-ci par-là.
Et puis tu continues de vivre... et tu acceptes ton destin... celui que tu as choisi toi-même. car l'immigration c'est aussi un choix de société, il suffit juste de nous donner quelques temps pour qu'on intègre la valeur de la nation. Et facilement après ça on fait 10 - 20 -30 ans ici avant un rapatriement de notre corps vers la terre de nos ancêtres. Parce que cette fine partie de nous qu'on a refoulé quelque part, il reviendra un jour ou l'autre et il prendra le dessus. Nous ne pouvons n'être qu'un , nous ne pouvons naître qu'un.
11 commentaires:
Hoy ianao hoe: 'Nous ne pouvons n'être qu'un , nous ne pouvons naître qu'un' Ekeko tanteraka ny teninao, fa hoy kosa aho hoe raha miomana hijanona; hiorim-ponenana @ tany vahiny ianao dia miomana ihany koa handray ny fomba amam-panaon'io tany mampiantrano anao io, fa tsy ianao indray akory no hiizingizina hampiditra ny fombanao ary hampilefitra ny tompon-trano hanaraka ny fombanao, amiko tena halako ary tena tsy ekeko ny tavaratra sy ny forongony, misaron-tava na misaron-tena ireny! raha tianao ny hanajan'ny olona anao, dia hajao ny firenena mandray anao hiaina eo @ taniny!
Tsara akia iny lahatsoratr'indry iray iny ! Mahay mitantara !
Sipagasy> ekeko tanteraka mihitsy izany , saingy raha arakao tsara ny lahatsoratro dia manao hoe "mila fotoana ho aho ny intégration" tsy milaza akory aho hoe tsy hanaiky mihitsy hi s'intégre ny olona miditra @ firenena iray fa mandeha ara-potoanany ilay izy. Any amin'ny farany aho vao milaza hoe nous ne pouvons n'être qu'un, nous ne pouvons naître qu'un ". rehefa any amin'ny faran'ny fiainana io, rehefa maty an-tanin'olona ianao dia maniry te hiverina miaraka amin'ny razambe-nao, satria avy any ny tany nahaterahanao.
Fa anefa koa misy ireo olona mihizingizina tsy manara-dalàna, iny indray otran'ny karazan'olona borné ny fijeriko azy. Asa anefa...
Saika hadinoko: ny mahatonga ahy tsy taitra amin'ny voile sy ny burqa sy ny boubou angamba dia ny fahazarako ahatramin'izay nahateraka ahy nahita ireo malagasy ,komorianina, mpivahiny, karana samy manana ny fiakanjony. Hafa ny eto amorontsiraka, hafa ny any afovoan-tany, misy ireo mbola misalaka, misy ny manao sikina, misy ny mapiseho nono, misy ny manao voily lambahoany, misy ny miakanjo occidentale, misy ny mitafy lamba.
Tena mba tiako ny namaky ity article ity !
misaotra è !
Salut ndry
zà koa aloha tsy dia dakôro @ ty burqa ty e mais comme je ne me sens pas chez moi ils font ce qu'ils veulent, m'en fou ça ne me dérange pas perso. Moi ça fait 18 izao no teto mais bizarrement je ne me sens pas tjs chez moi, la preuve la nationalité je viens enfin de la demander parce que je me suis tjs dis qu'il n'y a pas de souci je reste avec mes papiers gasy. Et je pense constemment à rentrer, même si ce n'est pas faisable tt de suite j'espère que ça se fera ds un futur proche. Pour mes enfants par contre je me dis que c l'éducation qui fait tout, ici ou à Mada peu importe mais sérieux ici je n'arrive pas à m'en faire...c cool ton article fait réagir
integreo tsara alou zany ry tatisy a, ihih, marina mintsy izany fa tsy maintsy hiverina aty ihany ny farany e, tsara ilay article
Izaho kosa aloha dia tena miombonkevitra 150% am sipagasy. Ny lojikako dia tsy nisy nanery na iza na iza hifindra monina fa rehafa manao izany dia tokona hanaja ny fomban`ilay tany nandray fa tsy dia hoe ianao indray no hiezaka hanova ny fomban`ny tompontany. Rehefa tsy vonona hanaja ny fomban`ny mpiantrano dia tokony hiverina hody any am misy azy avy e!
Marina sy feno fahatsoram-po ilay lahatsoratra. Ilay fiovan'ny toe-tsaina sy fomba fiainana (tsy fidiny) rehefa lasa ny andro amam-bolana... Ho antsika malagasy ohatry ny hoe mora ny integration raha tazanina ivelany, fa amin'ny fiainana andavanadro sy isan-tokatrano, any anatin'ny tsirairay, hita soritra hatrany io fitazonana ny mahaizy azy io. Eny fa na ireo fianakavioana efa ho telopolo taona taty aza, mbola maro tsy mihinana raha tsy vary ny ankiziny :-) Ary angamba itovizan'ny rehetra ilay tsy te ho very karandoha aty an-dafy an! ...
Misaotra mizara e!
Lanto.
L'identité nationale... hum sujet délicat en profondeur. Quoique moins paradoxal que les GTT qui aiment le pays et qui ne veulent pas rentrer. (bref, ne parlons pas politique)
La dynamique d'un pays peut résider dans sa diversité. On parle de Rainbow Nation pour l'Afrique du Sud, deMelting pot pour les States et d'intégration (lol) pour la France.
Je pense que parce qu'on a décidé de vivre dans un pays il faut au moins respecter sa culture, ses habitudes et ses lois afin de ne pas se faire marginaliser. Imaginer les Antandroy du sud avec leur salaka et lefona qui se promènent sur les Champs Elysés, je pense qu'ils seront comdamnés pour attentat à la pudeur et pour absence de port d'arme blanche. C'est pareil pour ces femmes musulmanes à quelques différences près car je me dis que si je me pointe à côté du Quai D'Orsai avec une cagoule cela serait "suspect"
Oui je suis d'accord qu'un antandroy ne viendra pas avec un salaka sur les Champs. Extérieurement ce n'est pas possible certes. Par exemple récemment il y un chef amazonien qui est venu présenter son livre en France, il s'est habillé comme tout le monde mais il a gardé ses "accoutrements" sur sa tête! Ce n'est pas choquant vu qu'il ne restera pas longtemps et qu'il est "connu". mais ce n'est pas le cas?
je pense surtout à ce que nous sommes, serons intérieurement... l'intégration ce n'est pas seulement l'habit, c'est aussi la pensée, la manière de vivre! Et il faut du temps... beaucoup de temps avant que les gens assimilent une autre culture.
Enregistrer un commentaire